Audrey Pleynet est une romancière et novelliste de science-fiction. Ses thématiques de prédilection sont la question de l’identité, de la transmission et du rapport à l’autre dans une société en mutation. Après des premiers textes en auto-édition, Audrey Pleynet publie des nouvelles dans diverses anthologies.
Sa nouvelle Quelques gouttes de thé, dans l’anthologie Revenir de l’Avenir aux éditions du Grimoire, remporte le prix Rosny Ainé 2020, qu’elle gagne une seconde fois en 2023 avec Encore cinq ans parue dans le magazine Bifrost, également récipiendaire du prix des lecteurs de Bifrost 2022.
Sa novella Rossignol, parue en mai 2023 aux éditions du Belial’, remporte le Prix Utopiales 2023 et est finaliste du Grand Prix de l’Imaginaire 2024. Depuis 2024, elle fait une pause dans sa carrière dans le social pour se consacrer pleinement à l’écriture.
Comment te sens-tu à l’idée d’être la marraine de l’Ouest Hurlant ?
Je suis très heureuse et enthousiaste à l’idée de prendre ce rôle cette année ! C’est un honneur, car le Festival L’Ouest Hurlant est un événement que je suis depuis sa création et dont j’apprécie la qualité et la diversité des événements. Il met en avant toutes les forces créatrices qui nous émerveillent dans le domaine de l’imaginaire, et cela en littérature mais également dans les courts-métrages, jeux de rôles, objets d’art. Je me retrouve particulièrement dans les valeurs d’inclusion, de féminisme et de lutte contre toute forme de discrimination défendues par le festival qui font écho à celles que je porte.
Qu’est-ce qui t’attire le plus dans ce rôle ?
C’est d’être une force vive pour promouvoir et faire rayonner la richesse de l’imaginaire et de la culture, de mettre en lumière tous ces créateurs et créatrices qui nous permettent de nous évader, de rêver, de nous questionner. C’est également de pouvoir participer à faire vivre ce sentiment de communauté qui se renforce sur les festivals comme L’Ouest Hurlant.
Que t’inspire le thème de la prochaine édition, « À travers les flammes » ?
Cela me fait penser à ce qui nous forge. Individuellement, il peut s’agir d’épreuves, de parcours de vie, de passions. Collectivement ce sont les grands défis climatiques, technologiques, sociaux, que nous vivons déjà. A quel point serons-nous transformés ? A quel point resterons-nous nous-même ? Le feu fascine, envoûte, et inquiète. Mais il rassemble et réchauffe. Il porte en lui une magie singulière.
Pourrais-tu nous parler de ton dernier projet littéraire ? Qu’est-ce qui le rend unique ou important pour toi ?
Mon dernier livre publié s’appelle Rossignol. C’est une novella qui traite de la question du vivre-ensemble, de la transmission, de la parentalité, de l’identité et de sa construction complexe, mais également de l’engagement politique. C’est un roman très important pour moi car j’ai voulu y mettre beaucoup de réflexions qui me tiennent à cœur, mais avec de la nuance et une grande part d’expériences personnelles. Alors que l’histoire se déroule sur une station spatiale dans l’espace profond dans dix-mille ans, certains passages sont presque autobiographiques.
Est-ce possible d’avoir un mot sur ton prochain projet ?
Mon prochain projet est un roman de science-fiction. Cette fois-ci retour sur Terre mais dans environ trois cents ans, où l’utilisation des nanotechnologies a profondément modifié notre société et permis de faire face à l’effondrement climatique. On y parlera également de vengeance, de liens familiaux et du droit à l’auto-détermination.
Tu publies essentiellement des textes courts, nouvelles et novellas de science-fiction. Comment gères-tu ces formats si singuliers ?
J’adore les formats courts. Déjà ils sont un très riche terrain d’expérimentation pour tester différents sous-genre de l’imaginaire, différentes formes narratives, donner un twist à des thèmes éculés. Mais au-delà de ça il s’agit de récits à part entière. Pour qu’ils fonctionnent en format court, il faut que l’idée maîtresse soit assez puissante pour emporter le lecteur ou la lectrice. Ensuite chaque phrase, chaque mot doit apporter une information, avoir un fort pouvoir évocateur. On ne pardonne pas un ventre mou ou des paragraphes de remplissage dans un texte court. Ce que je trouve très excitant en tant qu’écrivaine c’est de me dire que je vais avoir l’attention pleine et entière d’une personne. Une nouvelle se lit d’une traite, une novella en quelques jours. ça permet de travailler différemment la montée de l’émotion, l’identification ou le rejet du personnage principal, l’adhésion au concept, la suggestion d’un worldbuilding plus grand parce qu’on a ce lien privilégié avec le lecteur ou la lectrice. Le rythme est donc capital.
As-tu un ouvrage, tous genres confondus, que tu voudrais recommander au public de L’Ouest Hurlant ?
Je reviens peut-être vers un titre classique, mais je suggérerai la lecture (ou relecture) de Chroniques du pays des mères, d’Elisabeth Vonarburg. C’est un roman de science-fiction d’une richesse inouïe qui interroge la reconstruction et la restructuration d’une société par rapport à une histoire douloureuse mais également pour faire face à des enjeux immédiats de survie de l’espèce. Dans ce futur où s’est établie une société matriarcale, l’héroïne devient exploratrice pour interroger les évidences, rechercher la vérité, comprendre les mythes et récits qui fondent sa civilisation, car il est essentiel de savoir ce qui nous a forgé pour décider du chemin à prendre.
Merci à Audrey Pleynet d’avoir accepté d’être notre marraine pour cette 4e édition, nous nous retrouverons maintenant les 19 et 20 avril 2025 sur le festival !
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